Optimisation de la sécurité routière grâce à l'analyse vidéo des comportements à risque
Seulement 36 % des Français considèrent aujourd’hui la cohabitation sur les routes comme bonne, contre 45 % en 2023 et 50 % en 2022. Cette baisse de perception montre que la sécurité routière et la cohabitation entre usagers sont devenues des priorités pour repenser nos infrastructures.
La collecte et l’analyse des données comportementales sur la voirie permettent de mieux comprendre les pratiques à risque et d’optimiser la gestion de la circulation et la sécurité des usagers. L’outil minUi, basé sur l’analyse vidéo, fournit des données détaillées qui aident à comprendre ces phénomènes. Explications.
Circulation interfile : sécuriser la circulation dense
La circulation interfile, où les deux-roues motorisés ou non, circulent entre les files de voitures, est courante dans les grandes agglomérations. Cependant, cette pratique, souvent tolérée mais mal encadrée[1], présente de nombreux risques : collisions, absence de visibilité, comportements imprévisibles des autres conducteurs, etc. Les collectivités ont du mal à évaluer ces pratiques en raison de l’absence de données fiables et d’analyses comportementales précises. Le défi est de mieux comprendre où, comment et dans quelles conditions cette pratique devient dangereuse.
[1] Une expérimentation est en cours dans 21 départements français pour la circulation interfile des deux roues motorisés. https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15077
minUi permet d’analyser précisément les schémas de circulation interfile à travers l’analyse des flux de véhicules, en discriminant par mode. En identifiant les trajectoires, les comportements à risque, et les points où des accidents sont susceptibles de se produire, minUi fournit des données objectives. Ces informations peuvent être utilisées par les collectivités pour adapter la signalisation, revoir l’aménagement des voies et éventuellement mieux encadrer la circulation interfile dans les politiques de sécurité routière.
Port du casque et distracteurs : optimiser la sécurité des usagers vulnérables
Le port du casque, bien que recommandé (et obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans) pour les cyclistes et utilisateurs de trottinettes, n’est pas toujours pratiqué. De plus, l’usage de distracteurs comme les téléphones portables, interdit par le code de la route, augmente les risques d’accidents. Les chargés d’étude manquent souvent d’outils pour évaluer l’ampleur de ces comportements à risque.
Les capacités d’analyse vidéo de minUi détectent automatiquement les modes doux et les isolent pour procéder à des analyses approfondies. Ainsi, de manière semi-supervisé, il est possible de catégoriser les usagers avec ou sans casques, qui utilisent des distracteurs, qui sont plusieurs sur un vélo ou trottinette…
Ces données, collectées sur des périodes prolongées, donnent aux responsables d’études et décideurs une meilleure compréhension des comportements à risque dans différentes zones (pistes cyclables, voies partagées, etc.), et les aident prioriser les actions de prévention et à évaluer l’efficacité des mesures prises.
Traversées piétonnes dangereuses : cibler les zones à risque
Les traversées piétonnes hors des passages protégés, souvent appelées « traversées sauvages », représentent un danger constant, en particulier en zone urbaine dense. Les piétons distraits par des appareils électroniques ou simplement « rebelles », les infrastructures mal adaptées ou les passages mal signalés contribuent à créer ces situations dangereuses. Les autorités locales manquent souvent de données fiables pour identifier les zones à haut risque et intervenir de manière proactive.
minUi, avec son traitement vidéo, affiche automatiquement les zones où les traversées piétonnes sont fréquentes, grâce aux trajectoires des usagers. Ces données permettent aux collectivités de cibler les zones nécessitant des améliorations (ajout de signalisation, installation de passages protégés) et d’optimiser l’aménagement urbain.
Stationnement gênant : réduire l’impact sur la sécurité et la fluidité du trafic
Le stationnement « sauvage » , en particulier dans les zones sensibles comme les carrefours, bandes d’arrêts d’urgence ou près des écoles, cause des perturbations et peut vite devenir accidentogène. En bloquant la visibilité ou en obstruant des voies de circulation importantes, ces infractions mettent en danger les piétons et les cyclistes, tout en aggravant les embouteillages.
Pourtant, il est souvent difficile pour les autorités de surveiller efficacement ces zones en temps réel ou a posteriori, et de mesurer précisément l’ampleur du phénomène.
minUi détecte de manière automatisée les véhicules en infraction dans les zones spécifiques (carrefours, écoles, etc.). L’outil génère des statistiques d’occupation, de temps de présence dans cette zone, et peut aussi générer des alertes en temps réel. En analysant ces comportements de stationnement, minUi fournit des données exploitables sur la fréquence des infractions et les zones critiques. Cela permet aux collectivités d’intervenir de manière ciblée, que ce soit afin de renforcer les contrôles ou dans le cadre d’une phase d’évaluation d’aménagement de ces zones.
Conclusion et perspectives
Sécuriser la ville, c’est améliorer l’usage des modes actifs, c’est décarboner la mobilité. Avoir les données et les outils d’exploitation pour identifier les comportements à risque de manière précise est essentiel pour prendre des décisions éclairées et réduire les accidents. minUi offre une solution fiable en fournissant des indicateurs sur des pratiques telles que la circulation interfile, le port du casque, les traversées piétonnes dangereuses et le stationnement illicite.
Le Ministère de l’Intérieur en collaboration avec le Cerema utilisent d’ailleurs les mesures générées par minUi pour alimenter l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) en statistiques précieuses sur les comportements à risque et guider les décisions futures.
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